Mozart Vs. Gould

Ainsi que nous le savons tous, Glenn Gould fut un grand pianiste. Et même, le seul qui a su s'affirmer tout en évitant continuellement de jouer les romantiques, pourtant les princes du piano.
Voyant que le forum était un peu désert cette semaine, je me suis dit : Oh bah tiens, mon ami (je m'entends bien avec moi-même en général), si tu en profitais pour poster une petite pépite.
Aussi, j'ai recherché dans mes souvenirs jusqu'à cette pièce de Mozart, interprétée à un tempo quelque peu défrisant par Gould... Voici donc une version "normale" du morceau, suivie de la version gouldienne...



Et la version gouldienne, sous je ne sais quelle drogue :




Alors bon, je dis ça, je dis rien, mais j'en connais peu qui interprètent de manière aussi personnelle un morceau classique... Comme quoi, il n'y a pas que les romantiques qu'on peut modifier à sa guise.

J'ignorais qu'on pouvais modifier les romantiques "à sa guise"  

Bon, on rentre là dans l'épineux sujet de la liberté de l'interprète, de ses choix et blablabla  

Pour ces vidéos, je trouve Uchida un peu lente mais Gould carrément hideux dans une interprétation caricaturale.
Les interprètes sont libres, l'auditeur aussi  

Je savais que toi, Kyra, tu allais buter sur "à sa guise" :p Par là j'entends bien entendu que les pièces romantiques sont plus souvent empreintes de "rubbato" que les pièces classiques qui, souvent, ne sonnent pas juste pour peu qu'on allonge une noire un petit peu trop.

hihihi  

oui, je réagis, mais cooooool   

Le rubato ce n'est pas du tout "à sa guise" nonononono  

Ben encore une fois, tout dépend des interprètes...

Cotcotchaine a écrit:Ben encore une fois, tout dépend des interprètes...

...oui ! Et comment tu la trouves la version de Gould ?

Hormis le bourdonnement de la basse, qui me plait bien, plus j'y vais, plus je trouve cette interprétation fatigante. Je me demande à quel point ce n'était pas une blague, de la part de Gould : même si le tempo est supportable, il a une manière de marteler fort qui n'est pas sans rappeler les ouvriers en bas de chez moi. Et, bien entendu, le morceau manque totalement de son émotion initiale.

Oui, c'est un peu le côté exaspérant de Gould qui fait ses détracteurs _ ou ses fans; j'ai noté la même chose dans une des partitas de Bach -bwv 828- où le martèlement, comme tu dis, est moins génant mais le tempo d'enfer ôte toute sa subtilité à l'oeuvre ...

Merci Gould d'avoir fait une version exprès pour ce les retardataires chroniques !